SIMCA ARONDE : LES BERLINES

     En 1935, Henri-Théodore Pigozzi crée la S.I.M.C.A. : Société Industrielle de Mécanique et  de Carrosserie Automobile. Les points entre les lettres disparaissent rapidement et la société SIMCA est née.

     Elle fabrique jusqu'en 1950 des FIAT sous licence. En 1938 apparait le logo avec l'hirondelle qui sera longtemps celui de la marque :

 

       Pigozzi était, un peu comme André Citroën un publicitaire hors normes. L'annonce de la naissance de l'Aronde et la divulgation des premières photos à la presse a lieu le 21 mars 1951, jour du printemps.

     Elle est présentée comme la première SIMCA 100% française, même si elle ressemble beaucoup au niveau mécanique et esthétique à la FIAT 1400 dévoilée un an auparavant.

 

LES DEBUTS : 1952-55

      La présentation se fait sous le nom de SIMCA 9 Aronde : 9 car elle fait suite à la 8, et Aronde car c'est le nom en vieux français de l'hirondelle qui figure sur le logo de la marque. Rapidement, le numéro 9 ne sera plus utilisé, elle deviendra simplement Aronde. Nous utiliserons dès le départ ce nom.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     L'Aronde est une voiture moderne, à la carrosserie monocoque élégante. D'une longueur de 4 m, avec un coffre de 200 litres, c'est une berline qui accueille facilement 4 personnes et leurs bagages. Il s'agit d'une 7 cv à propulsion animée par un moteur 4 cylindres de 1220 cm3 développant 45 chevaux, avec une boîte 4 vitesses dont 3 synchronisées. Le tout entraîne la voiture à 125 km/h, avec des reprises intéressantes et une bonne tenue de route. La finition est assez luxueuse.

     La version ci-dessus est la première mouture, avec sa calandre en escalier. Lors du salon de 1951 qui est son premier, elle remporte un vif succès malgré un prix de vente assez élevé de 675 000 francs. Elle est proposée en une version, puis apparaît en 1953 la version Quotidienne, très dépouillée.

     H-T. Pigozzi était un "commercial" hors pair, qui partait du principe que si on modifiait souvent les voitures, les clients auraient plus envie d'en changer. C'est pourquoi l'Aronde subira une première série de modifications importantes dès le millésime 54 : les plus apparentes concernent la calandre qui s'adoucit, rendant la voiture plus élégante, et les feux arrière, en plastique translucide, ce qui améliore la sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     En 1955, peu de changements apparents, si ce n'est une réduction du diamètre des roues, qui passent de 15 à 14 pouces, avec des enjoliveurs plus petits. De nombreuses améliorations mécaniques vont rendre l'Aronde encore plus sure et plus agréable à conduire. Ce millésime, l'Aronde prendra le nom de "surbaissée 55".

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Pour ces deux millésimes, l'Aronde existe en version Quotidienne et Luxe. Les pneus à flancs blancs sont une option très prisée.

 

 LA LIGNE OCEANE 1956-58

     Pour le millésime 56, les modifications concernent à la fois la mécanique et l'esthétique. Fidèle à la politique de la marque, l'Aronde change totalement de physionomie : l'avant reçoit une nouvelle calandre plus anguleuse, et l'arrière se voit doté d'ailerons à la mode américaine.

     

     L'intérieur est aussi renouvelé : tableau de bord, volant, sièges sont inédits. Le moteur est pour sa part retravaillé et prend le nom de Flash. Sa cylindrée passe à 1290 cm3, d'où l'appellation Aronde 1300. La puissance est maintenant de 48 ch SAE, la vitesse dépasse légèrement les 130 km/h avec une puissance maximum dès les bas régimes. 

     Ces changements font de l'Aronde une voiture très différente. Elle existe en 2 versions de berline : Deluxe, la version la plus simple et Elysée, mieux équipée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

     En 1957 apparaît un modèle haut de gamme, qui gagne quelques chevaux, lui permettant d'atteindre 140 km/h, et surtout une pléthore d'équipements,dont la peinture bicolore au choix du client : l'Elysée-Matignon, devenue rarissime aujourd'hui.

 

     Pour l'année modèle 58, les malles arrière des Arondes sont garnies d'une plaque "Records du monde". En effet, du 9 avril au 16 mai 57, une Aronde va battre plus de 40 records du monde ou internationaux sur l'anneau de Monthléry.

     Une nouvelle version apparaît, baptisée en cet honneur Monthléry. Elle remplace l'Elysée-Matignon, qui, trop sophistiquée, s'est mal vendue. Elle est équipée du moteur Flash de 57 cv.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Les Deluxe et Elysée restent au catalogue. Elysee et Monthlery peuvent en option se doter d'un embrayage automatique baptisé avec un peu d'exagération Simcamatic.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA P 60 : 1959-63

     Pour l'année modèle 1959, l'Aronde subit des changements d'une importance telle qu'on peut presque parler d'une nouvelle voiture. Sa dénomination d'abord : elle s'appelle maintenant P 60. P pour personnalisée et 60 car Pigozzi estime avoir largement de l'avance sur son temps et présenter la voiture des années 60.

      La P 60 est présentée au Salon 1958 en finition Elysée avec le 1290 cm3 de 48 chevaux déjà présent sur les anciens modèles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     La structure et la cellule centrale restent celles du modèle précédent, mais l'avant, l'arrière et le toit plat avec une visière débordant sur une lunette arrière plus grande font de la P 60 une voiture à l'allure moderne et bien différente de la ligne Océane.

     L'ancienne carrosserie reste au catalogue en version 6 CV (Deluxe 6) et 7 CV (Super Deluxe).

     A noter que, début 58, la direction du produit prépara une série de 700 P 60 hybride, avec le toit bombé et sans visière arrière, et de drôles de pare-chocs en 3 parties. Il paraît que la colère de Pigozzi à la découverte de ce modèle fut homérique. Il ordonna de faire disparaître cette série immédiatement. Les 700 voitures furent stockées à Bordeaux, quai de Bacalan, d'où leur surnom. Elles ont plus tard été vendues dans les pays de l'Est, où elles ont souvent servi de taxis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Il n'en resterait que 3 en France, dont ce modèle photographié au musée de la CAAPY, situé à Poissy et entièrement consacré à la marque SIMCA.

 

     Au salon 1959, c'est-à dire pour l'année modèle 60, la gamme P 60 présente 4 berlines : l'Etoile 6, équipée du 1100 cm3 de 40 cv, et l'Etoile 7 et ses 48 cv sont les versions les plus dépouillées.

 

     

L'Elysée, avec le même moteur que l'Etoile 7 change peu pour le millésime.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     L'ensemble des P 60 reçoit une nouvelle suspension arrière, avec ressorts à lames longitudinaux et ressorts hélicoïdaux. Apparaît aussi un nouveau modèle proche de l'Elysée au niveau aspect mais doté du 1300 cm3 de 60 cv : la Monthléry.

      Au Salon suivant (millésime 61), apparaît un nouveau moteur à 5 paliers, baptisé Rush, et qui équipe toute la gamme. L'ensemble des modèles reçoit une décoration extérieure simplifiée, à baguettes droites. La gamme reste inchangée. L'appellation P 60 disparait.

     Pour 1962, apparaît l'Etoile Super 6, mieux finie. Le moteur de la Monthléry passe à 70 cv, elle devient Monthléry Spéciale.  Mais l'arrivée de la Simca 1000 a signé le commencement de la fin pour l'Aronde. Elle sera encore produite, à des cadences de plus en plus réduites et avec une gamme simplifiée jusqu'en janvier 64.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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