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Jean Daninos avait un rêve : créer LA voiture de grand standing française.
Durant 10 ans environ, de 1954 à 1964, la société FACEL (Forges et Ateliers de Construction d'Eure et Loir), dont il fut l'âme, a produit des modèles qui n'eurent rien à envier aux marques les plus prestigieuses. Hélas, les difficultés tant financières liées à une gestion parfois "poétique"que techniques ont eu raison de la marque.
Nous n'entrerons pas dans les détails de l'histoire de la société. C'est la chronologie de Facel Vega qui noue intéresse ici. Pour ceux qui veulent en savoir davantage, nous les renvoyons vers le superbe ouvrage "Facel Vega, le grand tourisme à la française", sous la direction de Jean-Paul Chambrette (ETAI Ed.). C'est l'ouvrage de référence, richement illustré et superbement documenté (et un peu cher).
TYPES FV et HK 500
La marque apparaît au Salon 1954. Elle présente un coupé qui s'appelle simplement "Vega". Ce splendide coupé est le premier de la série FV qui sera proposée jusqu'en 1958.
Cette FV est animée par un V8 d'origine américaine : le Chrysler De Soto 4528 cm3 d'une puissance de 180 chevaux. Rapidement, on passe au type FV1, avec un V8 de même origine, d'une cylindrée de 4770 cm3.
La FV a aussi existé en cabriolet, mais de façon plutôt confidentielle. En effet, Jean Daninos n'était pas favorable à ce type de carrosserie, pour des raisons de rigidité, et peut être aussi d'image du modèle. Aussi, 11 cabriolets seulement furent fabriqués.
Le type FV fut produit jusqu'en 1958 : FV, FV1, FV2, FV3 et FV4 (réservé à l'export) se succèdent. On parlait de manière générale du type FV S à partir de la FV3. Les cylindrées des moteurs Chrysler augmentent progressivement de 4500 à 5800 cm3, les puissances de 170 à 340 chevaux.
Dès l'année modèle 56, la Vega devient Facel Vega (FV 2). Le pare-brise devient, panoramique, offrant une visibilité latérale plus grande, mais aussi un accès plus difficile. Au Salon 56 (A-M 57), la face avant change totalement. Elle restera inchangée jusqu'à la fin du modèle :
A partir du type FV3 B, la Facel gagne quelques centimètres en largeur et en empattement, ce qui reste difficile à voir.
Au Salon 58 apparaît l'ultime évolution du type, sous la dénomination HK 500 : l'apparence reste la même, avec de nouvelles roues à serrage central. La cylindrée passe à 5907 cm3 la puissance à 335 (boîte auto) ou 360 (boîte manuelle) chevaux. L'ultime évolution, le type HK1 passera à 6267 cm3.
Cette voiture dépassait les 200 km/h, avec un rapport de 5 kg par cheval, d'où son nom (horse per kilo). Sa finition la rapprochait des plus prestigieuses productions mondiales. Son tarif ? Environ 3 500 000 F., soit le prix de 7 4 CV Renault
Au total, 849 voitures de ces types ont été produites.
EXCELLENCE
Présentée au Salon 1956, la berline Excellence était digne des Rolls Royce, avec d'ailleurs le même cuir. Toute la partie avant était reprise de la FV. Mais, l'originalité du modèle consistait dans les 4 portes opposées sans montant central, système courant aux USA (hardtop sedan). On note aussi les ailerons arrière. L'excellence est bien prévue pour une exportation outre Atlantique, où elle ne trouvera pas sa place.
Elle sera mise en production après le Salon 57, sous la forme EX1 jusqu'au Salon 1961. Equipée du même V8 que la HK 500, elle est une des berlines les plus rapides sur le marché.
Le type EX1 se démode petit à petit, et au Salon 1961 apparaît le type EX2.
Moteur plus gros, 200 km/h, un pare brise plus traditionnel et des ailerons adoucis caractérisent le type EX2 qui ne sera produit qu'à 8 exemplaires. Au total, 153 "Excellence" seront produites.
FACEL II
Apparue au Salon 61, la Facel II prend le relais de la HK 500 dont elle dérive étroitement au niveau technique. Mais l'esthétique n'a plus rien à voir avec le modèle précédent. Plus basse, plus longue, elle fut au Salon qualifiée de plus belle voiture depuis 1945. Elle est équipée des phares Megalux qui feront partie de l'image Facel. Donnée pour 250 km/h elle est aussi un des coupés les plus rapides au monde. 184 exemplaires seront produits jusqu'en 1964.
Facel Vega fut la seule marque française de l'époque à proposer des modèles V8 de haut standing. Les tarifs très élevés ne pouvaient que limiter ses ventes. L'achat de moteurs américains, très mal vu ainsi qu'une gestion parfois cahotique ont été aussi des obstacles au développement de la marque qui a produit également de superbes voitures à moteurs 4 ou 6 cylindres. Ceci fera l'objet d'un autre article dans Histoirauto.