DELAHAYE : LE TYPE 135 (2)

      Dès le Salon 1946 (A-M 47), les grands carrossiers présentent des modèles de 135 plus ou moins repris des modèles d'avant guerre. Le plus prolifique, qui continue aussi à fabriquer les modèles dits d'usine reste Chapron.

    La ligne de ce coupé n'est pas sans rappeler celle du cabriolet vu dans l'article précédent :

      La même année, le carrossier hollandais Pennock propose ce cabriolet dit Milord, car son capotage s'ouvrait soit totalement, soit seulement à moitié : 

           En 1948, Chapron carrosse entre autres la 135 MS en cabriolet qui, pour rester classique, n'en est pas moins magnifique.

      Guilloré était lui aussi un carrossier plutôt classique, témoin ce cabriolet :

     La 135 a inspiré des dizaines de carrossiers, plus ou moins connus, en France, mais aussi à l'étranger : en Belgique, par exemple, Van Den Plas a produit quelques exemplaires, dont 3 cabriolets 135, peut être dessinés par d'Ieteren à qui nous devons le cabriolet Panhard Dyna Z. Ce modèle attend sa restauration dans une collection belge.

     Installé après guerre en région parisienne, Dubos a carrossé quelques châssis  en cabriolet ou en coach, comme celui ci-dessous, dont le dessin est dû à Philippe Charbonneaux à qui nous devons la Salmson qui ouvre notre blog (et aussi la Renault 8 entre autres) :

     Fantasques ,exubérantes, baroques, les créations de Figoni et Falaschi, très renommées auprès des têtes couronnées et des vedettes ont un style facilement reconnaissable.

     Ce modèle fait partie d'une série de 18 exemplaires dont 9 sont encore existants. Cette série a pris le nom générique de "El Glaoui" car un des  exemplaires fut acheté par le pacha de Marrakech, Mohamed El Glaoui.

     Chapron a aussi fabriqué des coaches, toujours dans ce style sobre et luxueux, ici sans montants latéraux, avec la nouvelle calandre plus étroite et de petites prises d'air près des pare chocs :

      Après guerre, Antem présente plusieurs réalisations sur châssis 135, des cabriolets et aussi des coaches, équipés d'élégants cache-roues arrière :

     Nous lui devons aussi ce coach profilé qui a passé de longues années aux Etats-Unis avant d'être rapatrié par sa propriétaire et offert au musée de Mulhouse.

      Dans un style plus baroque, Jacques Saoutchik présente en 1949 un magnifique roadster qui sera vendu à un heureux anglais, avant d'être restauré par un collectionneur suisse.

      Pour l'A-M 50, Chapron présente encore un cabriolet classique, avec un capotage à la Milord, mais le style ponton commence à apparaître.

     Les ailes deviennent semi-encastrées sur certains modèles, façon de ne pas trop choquer les clients traditionalistes.

      Nous noterons les doutes quant à l'origine de ce cabriolet : le club Delahaye semble peu convaincu des affirmations du vendeur de ce véhicule en 2011. D'après eux, il ne serait pas de Guilloré. De qui alors ?

     Dans ce style ponton, Ghia-Aigle, société fondée en 1948 en Suisse présente ce coach sans montants. Les ailes qui recouvrent entièrement les roues sont dotées d'un système permettant de les relever en cas de besoin.

     Le style évolue de manière plus ou moins radicale, et plus ou moins rapidement.

     Le type 135 va doucement perdre sa place lorsque au Salon 51 Delahaye présente son type 235, qui est en fait une continuation de la 135, avec le même moteur poussé à 150 chevaux.

     Là encore, les carrossiers vont s'en donner à cœur joie, mais ceci est une autre histoire...

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